Sur quel pied danser ?

J 443 - 16 528 kms - Melaka, Malaisie.




La Malaise est un pays qui nous surprends, nous étonne, nous déconcerte... cette diversité qui la caractérise se retrouve partout : dans les villes, sur la route, dans ses monuments, et dans la culture du peuple qui l'habite.



L'histoire de la Malaisie à beaucoup influencé ce qu'elle est aujourd'hui. Pour en faire une synthèse, les côtes Malaises étaient (et sont toujours) très bien situées pour être un carrefour maritime entre la Chine et l'Inde grâce aux vents des moussons. Le commerce entre Malaisie et Inde s'est alors établis au 1er siècle, conduisant à une influence de l'Inde (religion bouddhiste et hindou) sur la Malaisie.
Les Occidentaux, notamment les Portugais, attirés par le marché de la route des Epices, ont colonisé la Malaisie, notamment Melaka qui était à l'époque un grand port, et y ont imposé leur religion, qui a provoqué une révolte des fidèles des autres croyances. C'est alors que les Hollandais ont proposé leur aide militaire aux Malais.
Les Britanniques, aussi très interressés par cet emplacement très lucratif dans le transport maritime, se sont installés sur l'île de Penang et plus tard, sur Melaka. Les Britanniques ont alors découvert en Malaisie des gisements d'etain. Cela conduira à une révolution industrielle, à l'origine d'une très importante immigration chinoise, et qui changera, par la même occasion, les données démographiques et économiques du pays.
Pour enrayer cette immigration, les Malais feront appel aux populations indiennes !

Dans toute cette partie de l'histoire, les Malais ont perdu beaucoup de pouvoir sur leur pays.
Ce n'est qu'en 1957 que la Malaisie obtiendra son indépendance. L'Islam y est aujourd'hui religion d'état. 9 des 13 états qui composent le pays sont aujourd'hui encore dirigés par des chefs héréditaires : les Sultans.

Le monument de l'Indépendance, à Kuala Lumpur.

Nous avons traversé plusieurs villes, dont Alor Setar, Georgetown, Ipoh, qui nous avaient déjà fait ressentir cette mixité propre à la Malaisie, par la diversité des lieux de culte (temple hindou, chinois, mosquée...) parfois tous dans la même rue, la variété des plats qui sont proposés...

Mais plus nous avançons dans le temps et sur la route, plus cette diversité est marquée... et parfois il est difficile de savoir sur quel pied danser !


La route que nous parcourons en Malaisie est une des plus difficiles de notre périple, non pas à cause du relief mais de la circulation intense, de la poussière et débris qui nous ont déja fait crever nos pneus 3 fois, de la chaleur et moiteur tropicale, et il n'est pas rare de voir notre bande cyclable s'effacer, puis réapparaitre plusieurs kilomètres plus loin, puis se retirer de nouveau.

Et une nouvelle crevaison !

Une route qui aussi peut passer d'un extrème à l'autre, d'une circulation intense sur une petite route sans place à une large route avec grande place pour nous sans aucun autre véhicule !
Nous avons étés plus qu'agréablement surpris de voir une bande cyclable sur une autoroute que nous avons emprunté pour entrer et sortir de Kuala Lumpur.

Nous sommes arrivés à Kuala Lumpur ce jeudi 7 juin, et y avons fait la connaissance de deux personnes qui nous ont accueillies. Deux hommes très différents mais tous deux très chaleureux. Cheng, qui vit dans la banlieue proche de Kuala Lumpur, et Yeow Wei, dans la capitale.


Nous avons pu, pendant quelques jours, faire la connaissance de deux mondes différents des plus intéressants. Nous sommes passés autour d'une vie de retraité organisée autour du voyage en vélo (restons dans notre domaine), à une vie consacrée à la culture, à l'enseignement et à l'encadrement.


Dans ces deux contextes, nous avons visité la capitale, et ses principaux monuments, dont les célèbres tours Petronas !

A côté de tours de 421 m, on se sent petit !

Et d'autres monuments qui traduisent particulièrement la diversité de ce pays, le quartier chinois, indien, les mosquées, et aussi des bâtiments dont certains sont construits par les Britanniques, qui contiennent des détails architecturaux d'influence indienne...

L'immeuble Sultan Abdul Samad.

Nous avons repris la route ce 13 juin, avons réussi, non sans stress, à sortir de cette ville tentaculaire, que l'on ne peut quitter qu'en passant par une autoroute ! Nous avons donc pris une autoroute (route n°2) qui, par chance, était dotée d'une piste cyclable. Nous avons alors pu facilement atteindre Klang (route n°5), puis Banting où nous nous sommes arrêtés, après 72 kms.

Nous avons mis au total 3 jours et 270 kms depuis la capitale pour atteindre Melaka. Une ville ou Howard, membre du réseau warmshowers nous attendais.

Notre hôte, Howard, qui tiens la guest house Ringo's Foyer.

Melaka est la première ville de Malaisie dont nous sommes tombés sous le charme. C'est une petite ville portuaire chargée d'histoire et traversée par une rivière (la rivière Melaka) qui se jette dans la mer d'Andaman.

Nous avons pu facilement en faire le tour et visiter quelques monuments, profiter de l'ambiance du marché de nuit de Chinatown et voir les illuminations la nuit, des monuments, des ponts...

...Et des vélos !

C'est dans cette ville que nous pouvons aussi nous reposer, préparer la suite de notre voyage, et aussi participer aux activités proposées par Howard à nous et aux autres membres de sa guest house (barbecue, visite de la ville en vélo la nuit, soirée film...). Ici nous trouvons une ambiance familiale, conviviale comme dans une communauté, ce qui nous manquait un peu.

C'est à Melaka, dans cette petite famille, que Marco aura fêté sa 30ième année...déjà 30 ans ! Une nouvelle page se tourne, une page pleine de nouveaux horizons s'ouvre à lui... à nous.

Nous reprenons très prochainement la route, toujours en direction du Sud, pour cette fois, partir du bon pied !