vendredi 11 avril 2014

Bienvenue au bout du monde !


J 1 104   -   39 344 kms   -   Ushuaïa, Argentine.



Nous vous avions laissé il y a plus d'un mois, au bout de la Carretera Austral, au Chili, nous voilà arrivés ici, au bout du monde, à Ushuaïa en Argentine !

Beaucoup de temps s'est écoulé depuis notre dernier article et cela s'explique surtout par le fait que nous avons pris des routes très longues, les distances entre chaque ville sont démesurées et les accès internet se font rares et chers.


C'est alors une longue lecture qui vous attend, le bout du monde fut long à atteindre... et comme le disait David Le Breton : 
"Qu'importe l'issue du chemin quand  seul compte le chemin parcouru."



Villa O'Higgins fut pour nous un village de transition, qui nous a permis de nous reposer et prendre des forces pour attaquer la deuxième partie de notre parcours vers le sud de l'Amérique du Sud, le bout du monde.
Nous pensions prendre le bateau le 5 mars, et finalement, le départ fut reporté au 6 à cause du vent qui soufflai très fort... nous avons alors bivouaqué au pied du port au bord du Lago O'Higgins, à la fin officielle de la Carretera Austral.






La traversée du lac fut impressionnante, d'abord par le nombre de cyclo-voyageurs que nous étions, et aussi car le vent soufflait très fort (environs 80 km/h) et de côté, ce qui faisait pencher le bateau, et rendu la traversée bien mouvementée !





Arrivés au port de Candelario Mancilla, une nouvelle épreuve nous attendait, une piste pentue et caillouteuse, que nous avons attaqué en même temps que les autres cyclo du bateau, qui nous doublaient et nous regardaient les yeux ronds vu notre chargement !






Nous avons passé le poste frontière Chilien après environs 2 kms de pente... un poste frontière dans un cadre idyllique. 





Nous avons ensuite marché et roulé sur 15 kms de piste pour arriver jusqu'à la frontière d'un nouveau pays, l'Argentine !





Un bivouac à la frontière, et le lendemain nous nous sommes préparés à une opération commando, nous avions 8 kms à parcourir, sur un sentier qui s’annonçait chargé d'obstacles : des troncs qui barrent la route, des branches, des passages boueux jusqu'aux genoux, et des rivières et ruisseaux à traverser ! 


Juste avant le départ, nous avons eu la belle surprise de voir arriver en courant notre ami Jérôme ! 
Jérôme est un grand voyageur, et cette fois cyclo-voyageur avec Bergamote sa compagne (http://septlieues.free.fr). Nous avions rencontré ce beau couple quelques jours avant à Villa O'Higgins. Nous avions fait la traversée en bateau ensembles la veille, et ils avaient pu faire tout ce parcours en une journée. 
Jéjé s'est levé très tôt pour faire les 8 kms du parcours en sens inverse pour nous aider, prendre un chargement pour aller jusqu'à l'arrivée et ainsi nous alléger des deux grosses sacoches arrière ! C'est un très beau geste de solidarité que nous n'oublierons pas. Merci Jéjé et Berga !

Notre traversée du sentier fut comme nous l'avions prévu, long, éprouvant, et nous avons dû multiplier les allers et retours pour prendre nos affaires au fur et à mesure de notre avancée. 





















Nous avons passé l'épreuve des troncs, l'épreuve de la boue avec succès, et puis... au recoin du sentier, nous avons vu Mike, puis Karen (cyclos canadiens), puis Anna (cyclo Australienne), arriver en forme et surmotivés pour nous aider à poursuivre notre chemin ensembles, avec leur aide !

Alors tout est allé plus vite et même... beaucoup plus vite, une vitesse éclair !



















Chacun a apporté sa contribution et c'est sans plus aucun aller-retour que nous sommes arrivés au fameux lac qui signe la fin de ce parcours épique, et le passage d'une nouvelle douane, celle de l'Argentine !






C'est à cette arrivée plus tôt que prévue, que nous avons eu une nouvelle surprise réservée par nos 3 amis ! Une grande truite pêchée dans le Lago Desierto ce matin nous attendait ! Nous avons alors fait la cuisine dans ce lieu mémorable, nous sommes régalés de la truite et passé un très bon moment... 






Nous avons fait la traversée du Lago Desierto dans l'après-midi, et retrouvé le ripio qui nous mènera jusqu'à notre première ville Argentine, El Chaltén.






















El Chalten est une petite ville récente, où se trouvent de nombreux sentiers de randonnée. 

C'est dans cette ville que nous avons pu être accueillis dans une "casa de ciclistas" (maison d'accueil de cyclo-voyageurs de passage) dont Florenca est propriétaire. 

Ce n'est pas moins de 10 tentes qui se trouvaient dans son petit jardin à notre arrivée, mais pour Florenca ce n'est rien, il y a, de toute façon, de la place pour tout le monde, et c'est l'une des plus belles preuves de générosité et d'hospitalité qu'il puisse exister !
Une douche chaude, et même un plat de gnocchi fait maison nous est servi ! Nous sommes impressionnés par cet accueil hors norme. 
Nous pouvons rester quelques jours pour nous reposer et découvrir ce bel endroit entouré de montagnes emblématiques.

En compagnie de Berga et Jéjé que nous avons retrouvé le soir même de notre arrivée, nous avons décidé de faire la randonnée vers le mont Fitz Roy ensembles, et ce fut une très belle journée, avec une marche longue de plus de 22 kms.





















Puis, le lendemain, nous sommes partis pour une autre randonnée, celle qui mène au Cerro Torre, et son glacier.








Nous garderons un très bon souvenir de notre séjour dans la petite ville d'El Chaltén, et surtout de la casa de ciclistas qui nous à permis de nous reposer après toutes les dernières péripéties, voir de superbes paysages et rencontrer de nombreux cyclo-voyageurs avec un bel esprit de solidarité... 







Car c'est dans le jardin de Florenca à El Chaltén que nous avons commencé à faire connaissance avec le vent de Patagonie. Un vent très fort et qui souffle souvent par rafales presque en continue, comme des claques de vent qui secoue et nous déséquilibre, et fait tordre la tente dans tous les sens !
Après deux nuits passées sous la tente par grand vent, à notre retour de randonnée, nous nous sommes rendu compte d'un truc qui cloche dans nos arceaux... En démontant notre tente pour y voir de plus près, nous avons eu la mauvaise surprise de voir que pratiquement tous nos arceaux étaient soit cassés ou fissurés ! 





C'est une vraie catastrophe car notre tente est quasiment neuve (nous vous rappelons que nous l'avons acheté pendant notre séjour à Santiago) ! Elle a à peine un mois et nous voilà déjà entrain de la rafistoler avec du scotch à toutes les extrémités d'arceau !
De plus, nous nous dirigeons vers la Patagonie. Ce ne sont que nos premiers jours, et le vent sera d'autant plus destructeur car il n'y aura plus rien pour y faire barrière et protéger notre tente, nous sommes complètement déboussolés ! 


Etant à la casa de ciclistas, nous avons parlé de notre souci aux autres cyclo, et heureusement, un couple Anglais, qui était en fin de leur voyage à ce moment là, nous à proposé de nous donner une petite tente (d'une personne) qu'un autre cyclo leur avait donné auparavant ! 

Après hésitations, car ce serait transporter 2 tentes dans nos bagages déjà bien lourds, nous avons fini par la prendre, car c'est mieux que de ne rien avoir au cas où... et avec le recul, nous avons bien fait ! Nous appellerons cette nouvelle tente "la dépanneuse" !


Pour ce qui concerne notre tente cassée, nous avons fait rapidement appel à la garantie qui nous à beaucoup surpris par sa réaction ! Malgré la quantité de mails que nous avions envoyé avant d'acheter cette tente, qui, d'après les vendeurs, était parfaitement adaptée au grand vent de Patagonie, il ne se montrait pas étonné, car d'autres voyageurs se sont plaint de ces arceaux pas solides, et ils ont remplacé le modèle des arceaux à cause de cela. 
Mais le magasin à quand même  continué à écouler leurs stocks d'arceaux défectueux malgré tout ! Pour nous, c'est une très grosse moquerie des clients, et c'est un problème dont nous nous serions bien passé...

Après une plainte auprès de leur service, la garantie souhaitait nous envoyer deux nouveaux jeux d'arceaux complets, pour les recevoir dès que possible... mais nous avions la pampa à traverser, c'est à dire un désert, et n'ayant de toute façon aucune adresse, ni temps pour recevoir un éventuel colis (nous en avions fait les frais pour la réception à Santiago), qui pourrait - comme nous l'avons appris par d'autres personnes vivant en Argentine - ne jamais arriver ! 
Nous avons finalement fait envoyer les nouveaux arceaux en France, et envoyons par colis dès que possible la tente complète défectueuse, en gardant avec nous "la dépanneuse" (on vous le rappelle, une tente une place pour une personne, ou deux mais très serrés, alors on se tiens chaud) !



                           
Notre premier campement avec "la dépanneuse" !


Après toutes ces péripéties, nous avons enfin pris la direction de la fameuse pampa, dont nous avons beaucoup entendu parler, mais vivre le voyage à vélo dans la pampa est une toute autre histoire...






La pampa Argentine est souvent une plaine très étendue couverte d'herbe qui est sèche à cette époque de l'année. Cette grande étendue nous fait penser à la steppe Mongole que nous avons parcouru il y a déjà plus de deux années de cela.

La pampa Argentine est connue pour le vent qui y souffle, d'une très grande intensité. Nous pouvions prévoir l'intensité et la direction du vent grâce à un site internet (windguru) qui est assez précis, nous apprenions alors que lorsque la couleur est rouge où violette, le vent souffle à 80 voir 100 km/heure, et nous pouvons maintenant vous l'affirmer, ça décoiffe !


https://picasaweb.google.com/111283555662504542925/PhotosPourSite#5993742363618450002



A notre départ d'El Chaltén, nous avons commencé par un vent très fort et de dos, comme nous n'en avions jamais connu ! Un vent qui souffle en rafales qui demande une grande concentration, car la route n'est pas toute droite, et à chaque virage, on peut être projeté en plein fossé, où en plein milieu de la route, où même chuter !

En partant en début d'après-midi, nous avons pu faire 100 kms en 3h30 ! Arrivés au premier croisement pour la route 40, nous devions changer de direction (à contre-vent), et le temps est devenu pluvieux, alors nous avons décidé de chercher notre premier bivouac dans la pampa, et le seul abris du vent que nous avons trouvé n'était autre qu'un tunnel de route. 







Nous étions en compagnie de Nicolas, jeune cyclo voyageur Mexicain qui maîtrise la langue française. C'est ici et en sa compagnie que nous avons expérimenté notre premier bivouac dans la pampa Argentine, et ce fut une bonne expérience, étonnante !

Le lendemain, nous avons repris la route sur la ruta 40, pour rouler avec le vent de côté et voir la vie animale qui se trouve dans cette grande étendue sèche : des guanacos (cousin du lama), zoro (renard), lièvres, condors et autruches (appelées ici le nandou de Darwin)...




















Nous avons ainsi roulé jusqu'à El Calafate, une nouvelle petite ville qui se trouve à environs 250 kms plus au sud. 
El Calafate est une ville très touristique où nous avons pu loger dans une communauté appelée "Las Cuevas". C'est une communauté dans laquelle se trouvent de nombreux voyageurs, de passage, qui vivent ici pour une période plus ou moins longue, offrent leur service pour la reconstruction du site qui a brûlé l'an passé... L'ambiance y est bonne et conviviale, nous étions 3 bourguignonnes !


Nous avons pu rester quelques jours, car à 80 kms de là, se trouve un monument naturel extraordinaire, reconnu au patrimoine mondial de l'UNESCO, le glacier Perito Moreno !
Ne voulant pas payer le bus qui coûte très cher, nous avons décidé de nous aventurer au stop d'un véhicule qui s'y rend. 3 voitures différentes auront été nécessaires pour nous rendre aux passerelles du glacier !






Ce fut impressionnant de voir de si près cet immense mur de glace, qui vit devant nos yeux. Le glacier Perito Moreno est l'un des seuls qui avance, et ce d'environs 2 mètres par jour ! 
Au fur et à mesure de son avancée, des pans de glace se détachent dans un bruit de tonnerre qui raisonne autour et dans les montagnes environnantes.








Nous avons profité de ce lieux magique jusqu'à la fin de la journée, et sommes rentrés à El Calafate éblouis de ce beau spectacle. 

Le lendemain, nous nous sommes offert une excursion en bateau pour voir les autres glacier environnants, le glacier Upsala, connu pour le rapide recul de son front glaciaire du au réchauffement climatique. 





Le glacier Spegazzinni, un des plus haut glaciers, car il mesure entre 80 et 125 mètres de hauteur...





Puis nous nous sommes approchés du glacier Perito Moreno, que nous avons pu admirer pour une dernière fois. 





Ce fut une très belle journée et par chance le soleil nous a accompagné. 

Dès le lendemain nous avons repris la route à travers la pampa, dont le vent nous à, encore une fois, aidé, poussé, puis fait vaciller, peiner jusqu'à nous épuiser ! 


















Nous avons même eu droit à une journée de grand vent en pleine face où nous avons dû pousser notre tandem sur le plat, à une allure de 8 kms en 2 heures ! 
Un camion nous voyant dans la difficulté s'est arrêté de lui même pour nous proposer son aide, que nous avons accepté, pour nous rendre à la frontière Chilienne... Tampon de sortie d'Argentine et deuxième tampon d'entrée au Chili, nous revoilà !






Nous avons encore peiné jusqu'au premier village sur notre route, celui de Villa Cerro Castillo, où après beaucoup de recherches pour ne pas avoir à dormir au parc municipal dans notre mini-tente en plein vent glacial et sous la pluie, nous avons rencontré René, gaucho qui tiens une grande estancia de moutons. 

René nous invita à dormir dans une chambre de sa maison, et nous fit même une belle proposition, celle de laisser nos affaires ici en sécurité, pour partir dès demain en randonnée dans le parc très connu qui se trouve à environs 100 kms de là, le Parc National Torres del Paine !

Nous étions un peu bouleversés dans nos plans, heureux d'avoir cette belle proposition, mais le souci est que nous ne sommes pas vraiment équipés pour la marche avec nos sacoches de vélo et sacs... pour une marche d'une journée c'est faisable, mais pour 4 à 5 jours, c'est limite ! De plus, nous arrivons tout juste au Chili, et n'avons plus beaucoup d'argent, quelques dollars américains, qui nous permettraient de payer tout juste l'entrée - qui n'est, il faut bien le dire, pas donnée pour un étranger - et quelques aliments dans la petite épicerie du village ! 

L'aventure c'est l'aventure ! Nous décidons de partir dès le lendemain, et prendre le strict minimum dans nos sacs de fortune du tandem, et partons avec 22 € de nourriture, qui nous permettrons de faire le parcours appelé "W" pendant 6 jours !






Ce parcours s’avérera être magnifique et le beau temps nous a accompagné durant pratiquement tout le séjour. 






















Nous avons pu vivre dans ce parc, une nouvelle expérience, celle de la randonnée en sacs à dos, sans vélo. Ce fut une belle expérience, très différente car il y eut de nombreux chemins caillouteux, boueux, mais les paysages valaient l'effort. 





















Notre parcours était ponctué d'étapes en rapport aux campements qui se trouvaient sur le chemin, parfois gratuits, mais aussi parfois payant, et très chers pour nous, voyageurs longue durée. 
Dans ces cas, nous nous sommes alors débrouillés pour ne pas avoir à payer, en mettant notre tente à la tombée de la nuit, et en la démontant dès le levé du jour, et cela a fonctionné ! 
Nous sommes plutôt satisfaits de ne pas avoir payé les lieux de campement, car nous avons eu sur plusieurs nuits, de la visite nocturne de souris très voraces, qui ont même grignoté notre mini-tente !  

Le parcours était parfois difficile, vallonné, venteux, ce fut une expérience physique, que nous avons réussi, peut-être aussi parce que nous avions trouvé notre entraînement sur notre marche sur la Carretera Austral !





Nous sommes rentrés en stop à Villa Cerro Castillo, avons retrouvé René qui nous invita à assister le lendemain à la tonte des moutons, ce qui fut un beau moment, intéressant. 




















Nous avons repris la route le jour-même et retrouvé la pampa, cette fois côté Chilien, mais le vent, lui, n'a pas changé !






Après une bonne journée de 60 kms, nous sommes arrivés à Puerto Natales, une petite ville sur le canal Senoret et le fjord Ultima Esperanza. Ce canal est relié à l'océan Pacifique par le golfe Almirante Montt. 







De Puerto Natales nous avons pris la direction de Punta Arenas, une ville en bordure du détroit de Magellan. 






En cherchant un endroit où dormir dans cette grande ville, nous avons fait la rencontre d'un couple extraordinaire, Maria-Elizabeth et Gerardo.  Ce beau couple nous à invité spontanément chez eux, pour nous reposer, visiter la ville et ses monuments. 










Maria-Elizabeth et Gerardo ont été des hôtes d'une grande gentillesse et générosité. ils nous ont cuisiné de délicieux repas, transporté dans les 4 coins de la ville pour voir et régler un souci de caméra... un couple incroyable.
Nous en avons profité pour envoyer le colis de notre tente et autres affaires pour nous alléger, et avons pris le ferry le mardi, soit deux jours après notre arrivée. 

Nous avons pris ce ferry pour traverser le détroit de Magellan, et nous rendre sur la dernière partie de notre périple vers le Sud, la Grande Île de la Terre de Feu. 







La Terre de Feu fut appelée ainsi car les indiens vivant sur cette île manifestaient leur présence par de nombreux feux allumés, lors du passage de Magellan (qui donna son nom au détroit). 
Il faudra cependant attendre plus de 50 ans pour découvrir que c'est une île et non un continent, et encore plus pour en faire le tour. 






Nous avons repris la route depuis Porvenir, une piste vallonnée au départ, et que nous avons prise jusqu'au soir, où nous avons rencontré, en bord de chemin, une équipe de pêcheurs de moules qui vivent dans de petites cabanes en tôles, au bord du détroit de Magellan. 








Ce soir nous pouvons mettre la tente près de leur cabane. Nous nous y installons et passons une bonne soirée, et épuisés de notre journée, nous partons nous coucher. 
C'est environs 2 heures plus tard que deux hommes de l'équipe viennent nous voir et nous réveiller, et tout embrumés dans le sommeil, nous avons juste compris deux mots "terremoto" (tremblement de terre) et "tsunami" ! Il faut que nous nous levions car la plage du détroit de Magellan n'est qu'a 5 mètres de notre tente ! Dans l'affolement et l'urgence nous prenons nos affaires, et partons à la cabane en tôle pour voir ce qu'il se passe !
On nous fait entrer, la télévision est allumée, on nous propose du café, des empanadas aux moules, du pain... et les hommes sont dans l'action ! Ils nous expliquent qu'il y a eu un grand tremblement de terre de magnitude 8,3 au nord du pays (à 5000 kms d'ici !) et il est attendu un grand tsunami, à environs 2 h du matin ici, et il est recommandé par les autorités chilienne d'évacuer toute la côte chilienne du nord au sud !

Nous baissons d’inquiétude sachant que nous sommes loin de l'épicentre et à côté d'un détroit, mais les hommes nous expliquent qu'ils vont tous partir en camionnette vers les hauteurs, dans la maisonnette du patron ! Ils nous préconisent de nous joindre à eux, et entendrons à plusieurs reprises des sonneries d'alerte sur leur téléphone portable, leur expliquant le tsunami et la nécessité d'évacuation, nous nous serions cru dans un film ! 


La deuxième partie de soirée se fera à écouter la radio et se faire servir d'empanadas aux moules, les meilleures que nous aurons mangé ! 
Le lendemain matin, retour à la cabane des pêcheurs qui était encore là, et rien n'avait bougé, pas de vague et c'est tant mieux ! 





Nous avons repris la piste dès le lendemain, et poursuivi le vent dans le dos, jusqu'au croisement d'un chemin qui mène vers une réserve, ou logent un groupe de pingouins rois ! 
Nous avions prévu de les voir le soir même, mais le vent et la pluie nous ont poussé à nous arrêter à une estancia (ferme) qui se trouve non loin de là. 
Dans cette estancia de plus de 20 000 moutons, logent les ouvriers qui travaillent ici pour 6 mois, puis retournent à leur domicile, parfois très loin d'ici (Puerto Montt !). 
Nous étions très bien accueillis par Juan et ses collègues, avec qui nous avons appris sur le travail de la ferme, qui sont immenses ici. 

C'est le lendemain que nous avons passé une des plus belles journées de notre périple. 
Nous avons assisté à un spectacle grandiose du lever du soleil rouge sur la ferme, le balai des chiens courant autour des gauchos à cheval, partant vers l'horizon... 







Puis nous nous sommes dirigés vers la fameuse réserve, en tandem sans bagages, qui se trouve à environs 10 kms d'ici. 
Et à notre arrivée, nous avons eu la belle surprise d'être accueillis au chaud du camping car de la famille de Eric, et Marie-Pierre et leurs deux enfants (http://etsictcalavie.blogsite.org) .  Une famille québécoise en voyage, qui nous offrit un bon chocolat chaud, et ensuite, nous avons pu assister à un magnifique spectacle, unique, celui des Pingouins Royaux qui reviennent par petits groupes de la plage, puis sèchent, se baignent dans le ruisseau, où viennent nous voir de plus près... ce fut un moment magique.









Nous sommes repartis des images et beaux souvenirs plein la tête, les Pingouins Royaux sont une espèce de manchots, deuxième plus grande après le manchot Empereur, qui ne vivent qu'ici où en Antarctique, à un peu plus de 1000 kms d'ici. 





Nous avons ensuite pris la direction de la sortie du Chili, et avons passé la frontière Argentine pour nous diriger vers la prochaine ville sur la ruta 3, Rio Grande !
A Rio Grande, grâce à nos hôtes de Punta Arenas, Maria-Elizabeth et Gerardo, nous étions attendus par la nièce de Maria Elizabeth, Carola et sa famille !
C'est une belle soirée que nous avons passé ensembles, et avons dîné dans des assiettes assorties au lieu, Tierra del Fuego !






Le lendemain, c'est en leur compagnie que nous avons commencé notre journée anniversaire, pour nos 3 années de voyage à travers le Monde en tandem !

Pour cette journée, nous avons tout de même poursuivi notre route, avons roulé à travers la pampa qui s'est, au fur et à mesure de notre avancée, transformée petit à petit en forêts, dont les couleurs rouges feu annoncent l'automne. 







Nous avons roulé, et ce jusqu'à la nuit bien tombée, nous étions motivés à continuer, car nous étions bien décidés à fêter notre anniversaire comme il se doit, à plus de 100 kms de là, à la boulangerie de Tolhuin, qui est une "casa de ciclistas" ! 






Notre détermination à payé, nous y sommes arrivés, avons eu une bonne douche chaude, un bon lit, et avons enfin pu nous régaler de délicieuses empanadas et douceurs de la boulangerie ! 


3 années de voyage, de découvertes, de belles rencontres à travers le monde...  à ce stade de notre parcours, nous sommes d'abord satisfaits de notre chemin, satisfaits d'avoir pu arriver jusqu'ici, et de pouvoir vivre cette aventure à deux toujours sur le même vélo sur cette longue période ! 
C'était un gros pari que nous nous étions lancés, sans aucune expérience du tandem avant notre départ de Bure les Templiers, nous étions les premiers à douter... pourrons-nous y arriver ? Arriverons-nous jusqu'à Moscou (la première étape de notre voyage) ? Nous supporterons-nous encore après un mois de voyage 7 jours sur 7 et presque 24h/24 ?


Aujourd'hui nous pouvons dire qu'il y eut de nombreuses difficultés, et d'autant plus ces derniers temps avec tous les problèmes matériels que nous avons rencontré (mécanique, tente, entre autres). Nous avons rencontré des soucis de santé, des difficultés sur la route et la circulation, le vent, le froid, mais nous avons tellement reçu d'aide de la part de tous, inconnus qui sont devenus Amis, qui nous ont accompagné, supporté, conseillé, éclairé,  que nous sommes motivés à continuer l'Aventure. 

La "casa de ciclistas" de Tolhuin accueille depuis plusieurs années tous voyageurs de passage en vélo, moto, où même à pieds, dans une petite pièce de la boulangerie. Nous y avons passé un bon moment et repris la route dès le lendemain, en direction d'une route unique, celle qui mène à Ushuaïa, le bout du Monde ! 







C'est grâce à une belle chaîne de solidarité que nous sommes actuellement accueillis par une famille extraordinaire, celle de Blanca et Guille, et leur fille Antonella. 







Nous pouvons rester ici quelques jours pour nous reposer et découvrir la ville et ses environs. 








Nous avons aussi pu faire une balade en bateau sur le canal de Beagle, et voir l'île H, le phare des éclaireurs, de nombreux cormorans, lions de mers et même quelques pingouins de Magellan ! 








Nous avions aussi quelques soucis à régler dans cette ville, notamment un important  problème dentaire de Marc, qui nous à conduit à visiter l'hôpital et un autre dentiste en ville... nous étions bien occupés !


Dentiste du bout du monde n°1 : à l'hôpital

Dentiste du bout du monde n°2 : à l'AFIP !




Nous sommes à Ushuaïa, une ville du bout du monde... et fiers d'y être enfin arrivés !









Nous sommes à l'issue de la route 3, et d'ici, il nous est indiqué le nombre de kilomètres qu'il nous reste à parcourir pour nous rendre à notre prochaine destination, Buenos Aires !





Pour nous rendre à Buenos Aires, il nous faudrait plus de 2 mois pour faire ce parcours en tandem... aujourd'hui le temps nous est compté, car nous vous le rappelons, nous avons un bateau cargo réservé au Pérou pour le 25 juillet !
Alors nous nous préparons pour un nouveau défi, celui de nous rendre le plus rapidement possible, en vélo-stop, à la capitale fédérale de l'Argentine, et reposer un peu nos gambettes avant d'attaquer la montagne, les Andes dont nous avons parcouru le dernier col (paseo Garibaldi à 400 mètres d'altitude), il y a quelques jours !

Une nouvelle aventure commence, du sud, au bout du monde, nous prenons la direction du Nord cette fois !








7 commentaires:

Anonyme a dit…

Toutes ces rencontres que vous faites, c'est tellement génial humainement, nous ne pouvons que vous encourager surtout avec la "dépaneuse", courage ! Vos admirateurs de Fraisans, Charline et Sulyvan.

Anonyme a dit…

Toujours aussi heureux de vous lire et de découvrir vos péripéties et vos magnifiques photos ! Prenez soin de vous ! On vous embrasse, Lionel & Elena

Patrick a dit…

sommes ravis de recevoir des nouvelles; Des photos toujours aussi splendides à vous couper le souffle!! bravo , merci de nous faire partager cette générosité, humilité, hospitalité que vous rencontrées, courage , bonne route, fatigue, beaucoup d'efforts mais quelle richesse!!!

bises de Pat et Dom

Anonyme a dit…

" Il y a dans la capacité d émerveillement l un des secrets de l énergie vitale "

comme le dit Sylvain Tesson geographe journaliste et ecrivain français

Anonyme a dit…

Bonne fete de Pâques fete d esperance à vous nos tres chers enfants que nous portons chaque jour dans nos cœurs . Profitez de tous ces instants de bonheur de joies de découvertes que vous offre la vie . Nous vous envoyons pleins d œufs de bonheur d Amour en mille et une couleur .elisabeth maman mamie claude andré

Anonyme a dit…

vous etes à Buenos Aires "respirez vous le bon air " ?, nous plaisantons ..... nous savons que vous avez beaucoup à faire que la mise à jour du blog et des photos est fastidieuse revision du tandem ext .... nous pensons enormement à vous deux si loin de nous prenez soin de vous restez bien prudents continuez ce periple si bien mené
nous ne nous lassons pas de regarder les dernieres photos des glaciers c est notre coup de cœur beaute grandiose nous vous aimons infiniment maman claude andre elisabeth vos parents

Anonyme a dit…

" si vous pensez que l aventure est dangereuse , je vous propose d essayer la routine elle est mortelle " Paulo Coelho

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