mardi 29 avril 2014

De Ushuaïa à Buenos Aires... en vélo-stop !

J 1122   -   39 500 kms -  Buenos Aires, Argentine.




Nous sommes enfin arrivés à la capitale de l'Argentine, Buenos Aires, ville immense ! La deuxième ville plus peuplée d'Amérique du Sud... on vous laisse imaginer le changement avec le calme de la Terre de Feu !

Depuis Ushuaïa, nous avions 3094 kms à parcourir, soit environs 3 trajets Lille - Marseille à traverser !

Pour réaliser ce voyage, nous avions décidé de nous lancer dans une nouvelle expérience, celle du vélo -stop. D'abord pour gagner du temps (notre planning est maintenant très serré), tout en découvrant cette partie du monde par la terre... Nous pouvons dire aujourd'hui que ce fut une réelle aventure, qui nous à bien changé le quotidien !



Départ de Ushuaïa


Ce 12 avril, à Ushuaïa, nous préparons nos affaires, Antonela et Diego sont là pour nous voir et nous préparer pour ce trajet qui s'annonce long.

Nous prenons la direction de la sortie de la ville... et commençons à sortir notre pouce, qui finira par se frigorifier, car les heures passent, les véhicules aussi et de toutes tailles !
Nous comprendrons vite que tous les camions qui quittent Ushuaïa sont scellés, car il y a de nombreuses entreprises ici, de fabrication de téléphones portables et téléviseurs, entre autres. Par conséquent, nous devons sélectionner nos tirages de pouce ! Car avec notre chargement et cette nouvelle donnée, nous ne demandons ni aux voitures (trop petites), ni aux camions scellés, seulement aux camionnettes et pick up qui ont de la place !

Nous ne serons pris qu'après 5 heures de pouce, et ce sera José qui s’arrêtera avec son petit pick up, ou le tandem déborde de la caisse ! C'est mieux que rien, alors en route !
José travaille à Ushuaïa la semaine et rentre le week-end chez lui à Rio Grande, 200 kms plus au nord.
Il travaille pour les travaux publics, et nous dit que tout est fait trop vite ici, c'est pourquoi il y a de nombreux trous et déformations sur cette route.

Nous arrivons à Rio Grande à la tombée de la nuit, et lors de notre départ de cette ville une semaine auparavant, Carola nous avait invité à revenir si nous repassions par ici, car il n'y a qu'une route pour aller du Nord au Sud et l'inverse.
Nous sommes donc retourné chez cette famille extraordinaire, qui nous à reçu une fois de plus comme des membres de leur famille.

Le lendemain, nous avons pris la direction de la sortie de la ville pour une nouvelle tentative de stop, qui fut, une fois de plus, un gros travail de patience... et qui plus est, sous la pluie !







Nous voyons au loin une fête (feria) qui semble très animée, et mettons de côté le stop pour voir ce qu'il s'y passe. C'est une grande fête artisanale ou de nombreux locaux viennent vendre leurs produits, il y a aussi une place pour la cuisson de cordero (mouton), près des braises.






Il y a aussi des compétitions de rodéo, en habits traditionnels.







Nous avons pu camper non loin de la pour reprendre le stop au plus tôt le lendemain matin...et nous étions postés dès 8h du matin !








Après 5 heures passées dans le vent et le froid, et vu passer une bonne centaine de véhicules, nous avons fini par décider de retourner à la ville de Rio Grande pour nous renseigner pour prendre un bus, et passer les frontières Chilienne et Argentine qui rendent notre tâche plus difficile pour le stop, car ces frontières sont très contrôlées et empêchent les camions de nous prendre !

Difficile de quitter la Terre de Feu... le bout du monde !


Ne voulant pas déranger la famille de Carola une nouvelle fois, nous avons appris qu'il existe en ville une auberge municipale. C'est un service que nous trouvons extraordinaire !
Un bâtiment municipal est chauffé et dispose de lits, douche chaude et même parfois cuisine, pour les personnes de passage, voyageurs, ou groupes sportifs ou de théâtre qui sont dans la ville pour un temps limité. C'est une belle marque d'ouverture et de solidarité... un exemple à suivre !


Nous avons pris dès le lendemain matin la direction du terminal de bus, endroit que nous n'apprécions pas du tout, mais nous n'avons pas le choix, et n'avons pas le temps d'attendre plus longtemps.

Nous passons les frontières, pour sortir de l'Argentine, puis entrer au Chili. Nous avons parcouru plus de 200 kms de ripio pour enfin prendre le ferry qui traverse le détroit de Magellan.. nous quittons la Terre de Feu !







Quelques kilomètres plus loin, nous quittons le Chili et entrons en Argentine.

Nous arrivons à Rio Gallegos en fin de journée, qui fut bien remplie par toutes ces frontières, nos passeports se sont remplis de tampons chiliens et Argentins !







A Rio Gallegos, il nous reste à trouver où dormir car la nuit tombe et le vent est glacial. Depuis que nous avons "la dépanneuse", nous rechignons à dormir dans notre tente, et cherchons le plus possible une alternative, un petit abris ou mettre nos matelas pour dormir par terre ! Alors nous avons demandé aux services de la municipalité, mais l'auberge municipale est hors service !
Après quelques recherches, nous rencontrons un groupe de jeunes dans une petite salle de musique, où Victoria est présidente de l'association. Victoria nous invitera d'emblée à prendre un maté (infusion typique argentine), et partira nous trouver une chambre chez une de ses amies ! Ce fut un très bel accueil et nous en sommes très reconnaissants.


Le lendemain, retour au stop, cette fois à la station service de la sortie de la ville, où tous les camionneurs font leur plein avant d'attaquer des centaines de kilomètres de pampa.

Nous cherchons, demandons, pendant de longues heures. Nous prenons notre mal en patience, et rencontrons enfin Pablo !

Pablo est venu de Trelew avec un grand camion de déménagement, pour décharger des meubles à Rio Gallegos, avant de reprendre la route pour Trelew dès ce soir !
Pablo conduis donc un camion de déménagement vide, pour aller à Trelew, ce qui nous conviens parfaitement !

Le tandem et remorque montés très facilement, nous avons pris la route à 17h, tranquillement, pour voir la sortie de la ville et le coucher du soleil sur la pampa, et le lever de la pleine lune, magnifique.

Nous avons roulé 9 heures et autour de 1 h du matin, étions bien installés dans la benne pour dormir quelques heures avant de reprendre la route.
Une longue route, plate et puis vallonnée, puis de nouveau plate, mais avec toujours cette couverture dorée, d'herbe sèche de la pampa.

Nous nous sommes arrêtés quelques fois, Pablo était très attentionné, et nous a fait découvrir le bord de mer, ou se reposent les lions de mer près de Caleta Olivia.








Après plus de 1200 kms de route en camion, depuis Rio Gallegos, nous sommes arrivés à Trelew autour de 20h, au centre-ville.

Pas évident de trouver une place à cette heure-ci, de plus à la nuit tombée. Nous avons demandé à l'église, qui nous offrit une pièce pour pouvoir dormir en sécurité avec nos affaires.

Le lendemain, nous prenons notre journée pour voir un lieu exceptionnel, unique au monde, une colonie de pingouins de Magellan à Punta Tombo.

A cette époque, les pingouins migrent vers le Sud et vers le Nord, nous avons la chance de pouvoir s'y rendre avant la fermeture du parc qui à lieu dans deux jours !

Heureusement, il y a des pingouins retardataires, qui prennent leur temps pour partir, c'est ceux ci que nous verrons, en nombre quand même impressionnant !









Ce sont habituellement des milliers de pingouins qui viennent ici de septembre à avril. Car Punta Tombo est un terrain de sable fin compact, idéal pour que les manchots puissent creuser leur nid.
Il y a alors de nombreuses cavités de petite profondeur, où les manchots déposent chaque année leurs œufs et élèvent leurs poussins.
Nous étions à la période où les poussins sont déjà grands, ils pèlent et se préparent pour leur premier grand voyage !










Ce fut un très beau moment de voir tous ces manchots, une colonie comme un petit village, dont nous voyons certains aller ou rentrer de la pêche, se sécher, dormir ou discuter en groupe, dont les sons sont forts, impressionnant !


Nous sommes rentrés à Trelew, et avons rencontré un couple extraordinaire, Laura et Gerardo, qui nous ont invité à passer une belle soirée, et une bonne matinée, dans leur maison, avec un beau jardin ou étonnamment, il pousse du bon raisin, des amandiers, des tomates, figues ... Nous avons pu en apprendre beaucoup sur le pays et ce fut un très bon moment passé en leur compagnie.







Nous avons repris la route, et avons eu la chance de rencontrer Hugo, un chauffeur de camion, qui se rend à vide à San Antonio, quelques 300 kms plus au nord.






Hugo nous explique son travail de camionneur, qu'ils doivent conduire énormément, et enchaîner souvent plus de 10 heures de conduite ! Les distances sont très grandes en Argentine, et le transport très important.

Il transporte des marchandises comme les oignons, le lait, pour les magasins Carrefour (enseigne française !) et la ville de Buenos Aires. Ils voyagent rarement à vide pour voyager, nous avons de la chance !

Hugo préfère conduire de nuit car il y a moins de monde sur la route, mais la fatigue s'empare souvent d'eux, et pour lutter contre la fatigue, il boit du maté et mâche par poignées des feuilles de coca ! Aussi, les conducteurs se font des appels de phare entre eux pour se réveiller mutuellement, un monde que nous ne connaissions pas auparavant !








Nous sommes arrivés autour de 23 h à la station service de San Antonio Oeste, avec des restaurants et rien de plus, alors c'est une nuit à la station-service que nous avons passé, sans trop dormir pour surveiller notre tandem, et en nous disant que nous reprendrons le stop demain qui semble facile vu le nombre de camions qu'il y a ici !

San Antonio Oeste est un carrefour de route, pour se diriger vers le Nord, l'est, l'Ouest et le Sud de l'Argentine. Nous pensions trouver facilement, mais finalement nous avons passé une journée complète à demander et faire du stop en vain !






Nous comprendrons vite que c'est un trop gros carrefour, nous nous renseignons le soir même pour prendre un bus, mais notre tandem est refusé (car ce sont uniquement des bus à deux étages sans place) ! Nous n'avons pas le choix, si nous voulons quitter ce trou, il faut soit nous remettre en selle en tandem, soit se remettre au stop et retenter notre chance demain !

Nous décidons de retenter notre chance, avec l'idée de n'y passer qu'une demi-journée, et si cela ne fonctionne pas, nous y allons en vélo... 


                           


Nous serons pris à midi, par un camionneur nommé Juan, d'une très grande gentillesse. Il va à Bahia Blanca pour reprendre un chargement. Il transporte déjà 7 motos mais a de la place pour notre tandem dans sa grande benne, nous sommes sauvés !






Juan aime nous parler de son pays, nous présente sa fille Blanca sur son portable, et nous explique son travail, qui est très prenant ! Il voyage environs 18 000 kms par mois, ce qui est énorme ! Il roule jour et nuit, et aime son travail car il voyage partout en Argentine, du Nord au Sud !

Nous nous arrêterons déposer les motos dans une petite ville au milieu de la pampa, et puis reprendrons la route, en s’arrêtant parfois, dont une pour voir des peaux de sanglier mises à sécher par un fermier...


Une autre fois nous nous arrêterons pour manger du saucisson et jambon fumé dans un petit commerce traditionnel, avec bien sur du maté !


Nous sommes arrivés à Bahia Blanca, et y avons fait une très belle rencontre, celle de Maria, mariée à Michel, expatrié français ayant aussi voyagé en vélo en Afrique et Amérique du Sud ! 

Maria et Michel ont une fille, Aimé, qui est en ce moment en voyage en Amérique en combi. C'est grâce à Aimé que nous avons été mis en contact avec Veronica, Nicolas et Julian, qui habitent à Buenos Aires, notre prochaine destination.


Dans la ville de Bahia Blanca, nous savions qu'il y a un train, qui se rend directement au centre-ville de Buenos Aires, quelques 600 kms plus au nord.
De plus, ce train est beaucoup moins cher que tout autre moyen de transport, avec un wagon marchandise pour notre tandem et remorque ! 






Après une journée d'attente du wagon marchandise, nous avons enfin pu prendre le train avec Régis, français en vélo rencontré par hasard quelques semaines plus tôt, et retrouvés de nouveau à cette occasion. 
De nuit, de 19h30 à 10 h du matin, nous avons voyagé jusqu'à la très grande capitale de l'Argentine, Buenos Aires !



Enfin à Buenos Aires !


Une capitale dont nous avions beaucoup entendu parler auparavant par nos chauffeurs, hôtes et personnes rencontrées sur notre route : "faites très attention à Buenos Aires, c'est une ville très dangereuse !".

Nous étions alors sur nos gardes, et avions appris que certains quartiers ne doivent surtout pas être traversés, au risque de nous faire piller à coup sûr !

Nous sommes sortis de la gare Constitution et avons pris la direction de la ville, en vélo et à pieds, pour découvrir déjà un peu cette grande ville dont nous devons traverser le centre pour nous rendre chez nos hôtes. 


Nous avons alors pu voir différents monuments emblématiques, dont l’obélisque, inaugurée en 1936 pour le quatrième centenaire de la première fondation de la ville.








Par les voies piétonnes et cyclables très bien aménagées, nous avons pris la direction du quartier Palermo, où résident 3 jeunes extraordinaires, Veronica, Nicolas et Julian. 

Tous originaires de Bahia blanca, ils sont venu habiter ici pour le travail, dont les opportunités sont plus grandes à Buenos Aires. Leur appartement n'est pas très grand mais leur cœur l'est. Ce sont de très bons moments que nous avons passé ensembles. 






A Buenos Aires, comme dans toutes les capitales que nous avons traversé jusqu'ici, nous avions beaucoup à faire ! 

Nous devions régler notre problème de matelas (Therm-a-Rest), qui nous a fait depuis 2 mois un nouveau souci. Ayant la garantie internationale Therm-a-Rest, nous pensions pouvoir l'échanger contre un nouveau dans le magasin revendeur de la marque... mais c’était sans savoir que ce magasin est en pleine faillite et il n'a plus de matelas, car ils sont aussi dérangés par les douanes pour les importations des matelas, bref, nous dormirons encore quelques nuits sans matelas !


Nous avons aussi du nous occuper des dents, Marc est repassé sous la fraise, et normalement, nous sommes tranquilles pour quelques temps, espérons ! 







Enfin, il y eut à Buenos Aires, une histoire de banque à régler... et quelle histoire ! 
Nous avons eu un souci avec la dernière carte bancaire qu'il nous restai (l'autre carte s'est expirée). Alors cette dernière, par raison de sécurité, à du être bloquée ! C'est là que les ennuis commencent, car nous devons nous faire envoyer une nouvelle carte, mais il faut d'abord qu'elle soit fabriquée, puis envoyée par courrier, qui met un temps très long ! 
Nous voyageons donc désormais sans carte bancaire, sur le reste de notre dernier retrait, qui nous oblige à vivre le plus économiquement restreints ! 
Car nous sommes en Amérique du Sud, et qui dit courrier, dit temps d'attente plus long pour la réception, et douane qui ne nous loupe pas (comme nous en avions fait l'expérience au Chili !)... Affaire à suivre ! 


Nous avons aussi pris le temps de visiter la ville et ses différents quartiers, dont La Boca, San Telmo, qui sont les plus anciens et vivants, surtout le dimanche à l'occasion de la feria... 
La feria du dimanche, où les rues sont animées, les terrasses des cafés sont pleines et les couples dansent le tango.






















Nous avons pu voir différents monuments dont les églises, le cimetière de Ricoleta très ancien, où se trouvent des panthéons familiaux, et caveaux de la haute bourgeoisie et des anciens estancieros richissimes. Nous étions étonnés de voir de tels monuments ici, pour des personnalités et présidents, dont Eva Peron, une icone dans l'histoire de l'Argentine. 






Nous avons aussi visité la frégate Sarmiento, qui fut le premier navire en Argentine, construit en Angleterre et lancée en 1897. Cette frégate a effectué 39 voyages à travers le monde, toujours en mission de paix.







Nous quittons dès demain Buenos Aires, non pas dans une frégate mais dans le ferry Buquebus, qui pars directement à une nouvelle capitale, Montevideo, en Uruguay !











1 commentaire:

Anonyme a dit…

tres bonne continuation a vous deux nous pensons chaque jour a vous et savons tres bien les difficultés rencontrées pour ces pompiers là ils sont loin de faire honneur a leur profession heureusement ils sont peu ceux la nous vous embrassons tres fort tout notre respect maman claude

Enregistrer un commentaire