J 1 148 - 40 391 kms - Foz de Iguaçu, Brasil.
C’est près de la frontière entre l’Uruguay et le Brésil que
nous avons atteint une étape symbolique dans notre parcours en tandem…un cap de compteur, le compteur qui évalue la distance que nous avons parcouru depuis notre départ de Bure les Templiers.
Nous avons parcouru en tandem la
longueur de la circonférence de la Terre, 40 000 kms à la force de nos
mollets !
Notre dernier article était écrit depuis la capitale de
l’Uruguay, Montevideo, et nous avons déjà parcouru un long chemin depuis, et
traversé quelques frontières.
L’Uruguay est un petit pays dont nous avons longé la route
côtière, qui borde le Rio de la Plata, une rivière qui se jette un peu plus
loin dans l’Océan Atlantique.
Nous avons débuté cette route par une belle piste cyclable
appelée « La Rambla », qui s’étend du centre de Montevideo, jusqu’à
la sortie de la ville, en passant aussi par les villes voisines attenantes, sur
plus de 30 kms !
Il faut dire que le bord de mer en Uruguay est très prisé,
c’est pourquoi nous avons souvent trouvé de grands immeubles tout le long de la
plage dans les villes telles que Punta del Este.
Heureusement pour nous, nous sommes en basse saison, alors
les routes sont larges et avec peu de circulation, les plages sont vides et les
immeubles aussi ! Nous avons souvent le sentiment d’être dans des villes fantômes,
sans vie, alors qu’en été (janvier, février), ces lieux doivent ressembler à de
vraies fourmilières !
Comme à notre habitude, nous avons beaucoup tenté d’entrer
en contact avec l’habitant, mais l’Uruguay nous a particulièrement marqué de ce
point de vue là.
Nous tenons à préciser que nous ne voulons pas en faire une
généralité, car nous avons rencontré de très bonnes personnes, notamment Fefi
de Montevideo et la famille de Jeny à Castillos, qui nous ont ouvert leur porte
comme des personnes de leur famille avec beaucoup de spontanéité et générosité,
et nous en sommes des plus reconnaissants.
Mais il est vrai que nous avons eu des expériences beaucoup
plus difficiles, inédites dans notre voyage, comme un soir où un jeune pompier
nous a demandé d’attendre que son chef arrive, et fait comprendre, en
attendant, que nous pourrions sans doute dormir à la caserne car d’autres
cyclo-voyageurs sont déjà venu avant nous pour dormir ici… Nous avons attendu,
sans même pouvoir installer notre tente, attendu et vu les heures défiler, et
après une journée de 100 kms en vélo, l’attente est longue ! Le chef
arriva mais seulement à 3 h du matin, et nous mis tout simplement à la porte en
plein milieu de la nuit !
C’est une situation dans laquelle nous n’aurions jamais imaginé
pouvoir nous trouver, surtout venant de la part de pompiers, un corps de métier
qui inspire la confiance et la solidarité… comme nous en avions gardé l’image
depuis nos fabuleux moments passés avec les pompiers d’Amérique Centrale.
En Uruguay, le niveau de vie est plus élevé que dans les
autres pays voisins, c’est pourquoi il est surnommé la « Suisse » de
l’Amérique du Sud, et les personnes, dans cette partie du pays, sont, nous
semble-t-il, plus distantes qu’ailleurs, car en plus de cette nuit cauchemardesque,
nous avons eu d’autres expériences plutôt mitigées qui nous le confirment …
Cela est le reflet de notre vécu, et les expériences peuvent être complètement
opposées pour d’autres voyageurs.
Il y a parfois des jours plus difficiles au cours de notre
voyage, pour mieux apprécier les portes et les cœurs des familles, qui s’ouvrent
à nous, les meilleurs moments.
Une nouvelle frontière, le Brésil !
C’est après avoir franchi la frontière brésilienne que nous
avons trouvé une autre culture, des personnes souriantes. Une langue
différente, le Portugais, difficile à comprendre… mais aussi le meilleur des
langages, celui du cœur !
Le Brésil est le pays le plus peuplé d’Amérique du Sud, ce
qui fait que les routes brésiliennes sont très passantes, avec de nombreux
camions, et véhicules dont Renault, Peugeot et Citroën ont des usines
ici !
Après une bonne dose de circulation sur une bande en mauvais
état, nous nous sommes arrêté à la première ville brésilienne, Santa Vitoria Do
Sul, et y avons rencontré Daniel, sur son vélo dont il a la passion. Après
quelques mots échangés, il nous invita à venir chez lui pour passer une très
belle soirée, dans une petite maison en compagnie de sa femme et ses deux
enfants. Une famille très modeste mais avec un grand cœur, que nous ne pourrons
oublier.
Sur notre parcours brésilien, nous avons vite compris que ce
n’est pas la route qui est belle, mais ce sont les personnes qui y habitent.
Chaque soir, nous avons rencontré des familles aussi formidables les unes que
les autres, et même sur les routes que nous avons prises, des personnes se sont
souvent arrêtées pour discuter, prendre des photos, et nous offrir de quoi
manger pour la route !
Nous avons été invités par la famille de Paulo et Catia,
puis Janaina et André, avec de délicieux churrasco, puis la municipalité de
Jaguari pour dormir à l’hôtel en pension complète, avons parlé à trois
interviews radio, et aussi, fait une rencontre inoubliable à Santiago, celle de
la famille Deleon, artisan tatoueur et perceur renommé dans la ville.
Alors que nous arrivions à la ville, nous avons fait la
rencontre de Jorge et une de ses filles, à moto. Ils nous ont appris qu’ils
connaissent le voyage car ils ont déjà fait de nombreux kilomètres en moto en
Amérique du Sud.
Ils nous ont de suite invités à venir à leur maison pour
passer une bonne soirée.
Après un diner des plus copieux au restaurant, la famille
nous fit comprendre que le lendemain, il pleut des cordes ! La rivière va
tellement monter que nous ne pourrons pas partir d’ici… autrement dit, nous
sommes invités à rester à leur maison le lendemain pour nous reposer, et c’est
bien ce qu’il nous faut, car la route brésilienne, ondulée et sous la chaleur
tropicale, nous fatigue beaucoup et nous mène la vie dure.
Nous avons passé une très belle journée de repos, en ayant
mangé comme quatre des plats délicieux. Et avons aussi eu un beau cadeau offert
par Cassio, qui a organisé une collecte auprès du club dont il fait partie, pour
nous offrir une tente 4 personnes, pour remplacer la dépanneuse
monoplace !
Pour finir ce parcours brésilien en beauté, nous avons eu la
grande surprise de Jorge qui décida, pour nous faire gagner du temps sur notre
parcours chargé, de nous accompagner jusqu’à la frontière Argentine, avec un
délicieux resto pour attaquer la route vers les chutes d’Iguaçu, en passant par
la région de Misiones en Argentine.
Misiones est appelé ainsi en lien avec le parcours des
missionnaires jésuites qui se sont rendus ici dans les années 1600, et créé de
nombreux temples dont le temple de San Ignacio Mini, mission jésuite fondée par
le père Roque González de Santa Cruz au début du XVIIe siècle, qui fait aujourd’hui
partie du Patrimoine Mondial de l’Humanité.
Ce temple avait pour mission l’évangélisation des populations
autochtones Guaranis (indigènes vivant dans cette région) par l’art.
Aujourd’hui, les ruines du temple sont restaurées et entretenues pour garder et
partager cette partie de l’histoire du peuple vivant ici.
Selon l’histoire, ce sont les missionnaires jésuites qui ont
découvert les cascades d’Iguaçu vers lesquelles nous nous sommes dirigés.
Iguazu et Iguaçu…
Cela faisait plusieurs semaines que nous en rêvions, des
grandes cascades, incontournables en Amérique du Sud, et nous y sommes
enfin !
Les chutes d’Iguaçu sont un ensemble de cascades, qui proviennent du Rio Iguaçu, et se jettent sur 3 kms et 275 cascades. La plus haute chute est de 90 mètres ! L'eau continue son cours vers le Rio Parana qui se
jette enfin dans l’Atlantique.
Les chutes d’Iguaçu sont situées à un carrefour entre trois
frontières, l’Argentine, le Brésil et le Paraguay, et peuvent se voir du côté
Argentin, et Brésilien.
Les vues offertes par ces deux pays sont différentes et
complémentaires, c’est pourquoi nous avons pris le temps de visiter les deux
parcs : Iguazu (côté Argentin) et Iguaçu (côté Brésilien).
Nous pouvons dire que ces chutes, quel que soit le côté duquel
on se trouve, sont spectaculaires… difficile à expliquer, les photos prises
sont nombreuses et parlent d’elles mêmes.
Côté Brésilien…
Dans chacun des deux pays, se trouve également un refuge
pour animaux.
Le parc de Güiré Oga en Argentine s’occupe particulièrement
des oiseaux de la forêt subtropicale menacés, blessés ou rescapés de captivités
(animaux de compagnie). Notre guide nous a fait comprendre l’impuissance des
gardes-chasses du parc devant faire face aux nombreux braconniers de la région
qui revendent les animaux à gros prix.
Troisième marché le plus lucratif après la drogue et les
armes, environ 38 millions d’animaux sauvages, dont 80% d’oiseaux, sont
braconnés par année au Brésil et 90% meurent pendant leurs transports. L’enjeu
est important et encore une fois l’éducation et la sensibilisation peuvent
faire la différence.
Le parc de los Aves côté Brésilien fut créé en 1994. Il est
le plus important parc d’oiseaux en Amérique latine.
Ce parc fut construit afin d’offrir de bonnes conditions
pour la reproduction et la réintroduction des oiseaux ainsi que garantir la
conservation de 160 km2 de Mata Atlanticá (expliquer que c’est). L’éducation et
la sensibilisation permettent ainsi de conscientiser les gens sur la protection
de leur environnement et de celui des oiseaux!
Nous avons pu y voir les nombreux animaux et oiseaux
multicolores qui peuplent cette région, qui sont difficiles à voir et
photographier dans leur milieu naturel… ici nous avons pu voir de plus près les
couleurs incroyables des oiseaux.
Dans les grandes volières, nous avons vu de nombreux oiseaux
de près dont quelques toucans et aras faisant la pause pour nous. Le toucan
toco avec son bec jaune vif, parait trop beau pour être vrai! Nous apprenons
que son grand bec lui permet, grâce à un réseau de vaisseaux sanguins très
développé, de stocker ou d’évacuer la chaleur, une sorte de radiateur.
C’est à Foz do Iguaçu, au Brésil, que nous sommes
accueillis. Nous sommes au sein d’une maison qui appartient à l’ACCI (Association Cyclistes
des Cascades d’Iguaçu) dont Luciano est président.
L’Associaçao
Ciclística Cataratas do Iguaçu
L’ACCI est une association qui a pour but de contribuer à la
protection de l’environnement en développant le cyclisme dans la ville. L’association
met en place différentes animations et manifestations pour la promotion de
l’utilisation du vélo, dans la vie de tous les jours. Elle passe aussi par l’information.
L’association pense que pour favoriser une « culture » du vélo, il faut
absolument passer par l’éducation des enfants et de leur famille…
Nous sommes restés quelques jours à Iguaçu, pour nous
reposer en attendant que le beau temps revienne, et admirer les paysages
exceptionnels qui s’y trouvent.
Nous prenons dès demain la direction du Paraguay et sa
capitale, Asunción.
Comme vous le savez, le Brésil organise la coupe du Monde de football... nous avions longtemps hésité pour finir notre parcours à Rio pour le Mondial ! Nous savons l'effervescence qu'un tel évenement entraine, et cette effervescence se trouve aussi sur la route ! Alors nous avons préféré nous diriger vers les hauteurs des Andes pour cette période...
Sur notre route, nous avons souvent eu l'occasion de discuter du Mondial, et la plupart des Brésiliens que nous avons rencontré sont plutot mécontents de cette organisation dans leur pays. Car la construction des stades ont un cout énorme reporté sur leurs impôts. L'argent, au Brésil, manque pourtant pour la construction d’hôpitaux, et d'écoles... c'est un sujet qui divise !
Comme vous le savez, le Brésil organise la coupe du Monde de football... nous avions longtemps hésité pour finir notre parcours à Rio pour le Mondial ! Nous savons l'effervescence qu'un tel évenement entraine, et cette effervescence se trouve aussi sur la route ! Alors nous avons préféré nous diriger vers les hauteurs des Andes pour cette période...
Sur notre route, nous avons souvent eu l'occasion de discuter du Mondial, et la plupart des Brésiliens que nous avons rencontré sont plutot mécontents de cette organisation dans leur pays. Car la construction des stades ont un cout énorme reporté sur leurs impôts. L'argent, au Brésil, manque pourtant pour la construction d’hôpitaux, et d'écoles... c'est un sujet qui divise !
Notre parcours Brésilien fut court mais intense en
rencontres et en chaleur humaine, nous en garderons des souvenirs inoubliables,
Merci Brésil,
OBRIGADO y VIDA LONGA !
OBRIGADO y VIDA LONGA !
3 commentaires:
40 000 km c'est tellement exceptionnel, à chaque fois que nous lisons vos aventures, nous ne pouvons nous empêcher de vous enviez, c'est tellement génial comme expérience. Nous sommes tellement content pour vous qu'une famille vous aie offert une tente 4 places, "la dépanneuse" ne devait pas être bien confortable. Un parc rempli d'oiseaux subtropicaux, mais quel bonheur. Nous vous encourageons du plus profond de notre cœur, vous méritez vraiment de finir cette aventure dans de bonnes conditions, bon courage !!! Charline et Sulyvan de Fraisans.
Vous allez tres bientot approcher des cols avec leur haute altitude et devoir les franchir... mais avec le courage la volonté la perseverance que l on vous connait ça va aller .....Nous pensons tres fort a vous tous les jours .Profitez bien de chaque instant .D autres paysages vont s offrir a vous . Les photos des chutes et des oiseaux sont splendides .Que de beaux souvenirs !! Merci pour les nouvelles données malgré la connection tres difficile . Nous vous aimons tres fort restez bien prudents maman elisabeth claude et andré
merci encore pour toutes ces splendides photos , magiques à faire rêver...
des rencontres humaines difficiles mais qui s'effacent très vite avec les autres remplies de générosité.
nous vous envoyons plein de bouffées de courage car nous sommes béats d'admiration.
bises avec le soleil de la haute marne Pat et Dom
Enregistrer un commentaire