Entre deux Amériques...

J 997  -  37 205 kms  -  Panama Ciudad, Panama.




Nous sommes tout juste arrivés à la ville de Panama, une capitale qui porte le même nom du pays que nous venons de traverser.

Notre dernier article remonte à un petit moment, le temps de rouler, nous reposer, profiter des paysages, ... et résoudre le casse-tête auquel nous avons eu droit ces derniers jours, nous revoilà !


Depuis notre dernier article écrit à Nicoya, nous avons repris la route et de nombreuses pistes, bien décidés d'éviter la route principale qui n'est pas intéressante et pas adaptée au vélo.



Nous avons repris la route avec Jorge, pris le ferry en direction de Puntarenas, et nous sommes dirigés vers l'ami d'Armando, Raphael et sa famille, qui nous attendaient avec une délicieuse pizza !

La route avec Jorge s'est terminée ici, nous avons pris la direction de la côte Pacifique, longé l'océan et avons pu nous poser deux jours au bord d'une plage très tranquille, dans l'enceinte d'une école, où le lever et le coucher du soleil étaient d'une beauté éblouissante.

C'est aussi dans ce petit village d'Esterillos que nous avons pu voir nos premiers toucans, qui mangeaient des papayes !

Nous avons continué notre route vers le Sud, et nous sommes arrêtés au parc National Manuel Antonio près de Quepos, où nous avons eu la chance de voir de nombreux papillons, singes capucins, singes hurleurs, des coatis, ratons laveurs et... trois paresseux !

La vie sauvage est abondante sous ce climat tropical humide.

Nous nous sommes arrêtés ensuite à Dominical, avons vu les belles plages, adorées des surfeurs, et aussi des cascades, dont une où nous avons pu voir une grenouille des plus exotiques...

Ensuite nous avons pris la direction d'une route très tranquille, dans la jungle humide et tropicale, nous avons pris la route pour Puerto Jiménez.
Après réflexions, nous avons décidé de voir le parc Corcovado à notre manière, c'est à dire en parcourant 80 kms de piste aller et retour à bord de notre tandem, en ayant laissé une grande partie de notre matériel, dont la remorque, à l'église où nous étions accueillis.

Ce parcours fut une épreuve, car la piste était en mauvais état, avec souvent de grosses pierres, quelques rivières à traverser et la chaleur qui nous assomme !

Mais le paysage en valait la peine, nous avons pu voir de nombreux singes, des pizotes, des papillons, des fleurs dont le parfum enivre.

Nous avons dormi dans notre tente sur la plage, et aidés par Jerry, un "oiseau d'hiver" canadien, nous avons laissé nos affaires en sécurité pour marcher jusqu'au sentier du Parc National Corcovado que nous avons parcouru pendant une matinée, grâce au garde du parc qui, après discussion, nous a laissé entrer gratuitement pour quelques heures !

Sur le chemin du retour, nous avons pu assister à un spectacle grandiose, pas moins de 20 perroquets Lapas de toutes les couleurs, volaient et revenaient vers leur plat préféré, une grappe de fruits d'un palmier !

Le même jour, nous sommes revenus dans la nuit et sous la pluie à Puerto Jimenez... fatigués mais avec des beaux souvenirs plein la tête.

Le lendemain, nous prenions le ferry à 6h, pour traverser le Golfo Dulce, en direction de Golfito... le tandem sur le toit et la remorque sur la proue !

Arrivés à Golfito, nous reprenions la route de campagne encore en très mauvais état, au cœur de la campagne et de ses habitants.

Nous avons passé notre dernière nuit au Costa Rica dans une église. Les routes et pistes de ce pays auront été une épreuve, les prix sont souvent exorbitants et incompréhensibles, mais la faune et la flore nous ont charmé.

Nous avons quitté le Costa Rica, dont voici le bilan chiffré :

En chiffres :

- 908 kms parcourus ;
- 16 jours pédalés ;
- 21 nuits que nous n'avons pas eu à financer
dont :  4 nuits chez l'habitant ;
           4 nuits en camping chez l'habitant ;
           4 nuit dans une église ;
           2 nuit dans une caserne de pompiers ;
           2 nuit dans un centre de la Croix Rouge;
           2 nuits dans une école;
           1 nuit dans une maison en travaux ;
           1 nuit dans un port de pêche ;
           1 nuit en camping sauvage.


Rien à signaler sur la mécanique !

　



Bienvenidos a Panama.



C'est ce 19 décembre que nous avons passé la frontière avec le Panama.


Jusqu'au tampon sur notre passeport, nous avons douté du passage ou non de cette dernière frontière d'Amérique Centrale... car pour avoir ce fameux tampon, nous devions avoir un billet d'avion, une preuve de sortie du territoire, dont nous ne disposions pas !

Le douanier ayant refusé froidement de tamponner le passeport, nous avons du chercher une solution de dernière minute, alors nous avons trouvé un internet café, où nous avons pu faire une réservation valable 72 heures sans avoir à payer la réservation, ce qu'il nous fallait !

La réservation factice a fonctionné, le douanier a tamponné et nous avons pu entrer dans ce nouveau pays, le Panama !

Ce nouveau pays a apporté quelques changements, nous avons avancé notre montre d'une heure, payons désormais en Balboa, et les billets sont en dollar américain (1us$ équivaut à 1 balboa).


Nous avons repris notre tandem pour rouler sur la seule route qui rejoins la capitale, qui n'est rien d'autre qu'une autoroute à 2x2 voies, avec, au début, une belle place pour rouler en sécurité.. puis, laissant place à de l'herbe, des débris, et une circulation qui s'intensifie.




Depuis quelques jours, des soucis du voyage longue durée nous mènent la vie dure. Nos habits sont déchirés, notre tente s'est cassée, notre pneu arrière s'est fissuré, une fois de plus, et... notre axe de moyeu arrière s'est cassé après 37 000 kms de service, et nous sommes épuisés.
La chaleur, de plus de 35°C dès 7h30 du matin nous assomme, la circulation liée à l'arrivée juste ce week-end des vacances d'été nous épuise, aussi l'approche de la fête de Noël nous rend plus mélancoliques.

Dans ces conditions, nous étions forcés de nous arrêter quelques jours dans la ville de David, pour réfléchir et résoudre ce casse-tête... les problèmes s'accumulent et il nous faut trouver comment résoudre chaque souci, un par un... croyez nous, il faut avoir les nerfs bien solides pour supporter cette montagne de difficultés qui arrivent toutes en même temps, et qui plus est, en période de fêtes !

　


Lors de la casse du moyeu, nous avons rapidement trouvé l'atelier de réparation de Toto, champion national de vélo de route et VTT du Panama en 2011 !

Toto et Marco !

Toto passa toute son après midi à tenter de trouver la pièce neuve dans la ville, remplacer la pièce de notre roue, mais ce n'était pas la bonne ! Alors il y eu du montage, démontage, essayage, cassage, remontage en remplaçant et nettoyant les billes du moyeu... et à la nuit tombée, la voisine de Toto, Ester, nous invita à rester dormir chez elle et nous avons enfin pu dormir dans un lit, nous reposer et faire la connaissance de son perroquet !

Il hérisse ses plumes quand Ester l'appelle "me amooorrrre" !

Notre vie de nomade nous empêche d'avoir le confort tant espéré parfois. Cela fait maintenant 17 mois que nous passons sans dormir ni en campings, ni en hôtels. Nous n'avons pas eu la chance de voir notre famille, nos amis pendant presque 33 mois.

Nous sommes à une période du voyage où nous avons besoin de nous poser et nous reposer. Etant donné la montagne qui nous tombe dessus en ce moment (mécanique du tandem, usure importante du matériel, et souci de santé pour Adeline), nous avons pris la décision de prendre un bus pour rejoindre la capitale.
Nous sommes arrivés hier soir dans la ville de Panama, à la nuit tombante, la veille de Noël.

Nous n'avions pas d'autre choix que de dormir dans une auberge de jeunesse, en se rappelant de notre si belle rencontre à Ottawa, René et Joanne, qui étaient stupéfaits de nous voir dormir n'importe où, mais pas en hôtels ! Ils nous avaient donné en insistant, après nous avoir offert un délicieux repas au restaurant, 200 $, en échange d'une promesse : celle de les utiliser pour dormir en hôtel, uniquement ! Nous en sommes plus que reconnaissants, car c'est en ce moment que nous en avons le plus besoin.


Aussi, nous sommes à une période ou il nous faut faire un court voyage sans le tandem... nous nous organisons dans ce sens.


Ce qui est certain, c'est que notre route en Amérique Centrale s'arrête ici.

Après de longues heures de réflexion, nous avons dessiné notre parcours en Amérique du Sud. Ce dessin est, comme vous en avez été souvent témoin, effaçable et modifiable à tout moment !

Pour vous donner une idée de la suite de notre programme, nous avons choisi la logique des saisons, et prendrons la direction du Chili, par un moyen de transport encore indéterminé, dans quelques jours, pour découvrir la Carretera Australe en été et descendre jusqu'au "bout du monde", la terre de feu.


Nous écrirons la suite au jour le jour, tel est l'avantage de ce long voyage, en toute liberté !


Nous en profitons pour vous souhaiter de très belles fêtes de fin d'année, que vous savouriez votre chance d'être parmi les vôtres.
Nous vous souhaitons de garder, faire grandir et vivre, au plus profond de vous, ce sentiment, de Liberté.


 
            Feliz Navidad !

 

            Joyeux Noël !